Milton a balayé la Floride d’ouest en est après avoir touché terre mercredi soir, dans une région déjà meurtrie par le puissant ouragan Hélène environ deux semaines plus tôt. L’ouragan «s’est affaibli avant de toucher terre et la submersion marine, de ce que nous savons pour l’instant, n’a pas été aussi importante que celle observée pour l’ouragan Hélène», qui a frappé plusieurs Etats du Sud-Est, a expliqué Ron DeSantis.
A Sarasota, l’eau est montée de 2,4 à 3 mètres
Milton a atteint la côte ouest de la Floride mercredi soir en tant qu’ouragan de catégorie 3 – sur une échelle de 5 – et a maintenu des vents puissants en se frayant un chemin à l’intérieur des terres, avant de gagner l’Atlantique le matin suivant. Le président Joe Biden et le gouverneur se sont parlé au téléphone dans la matinée de jeudi pour évoquer la situation, a dit la Maison Blanche. Dans une vidéo publiée le même jour, le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump s’est dit «attristé par la dévastation» engendrée par Milton.
Dans le comté de Sarasota, sur la côte ouest de la Floride, où l’eau est montée de 2,4 à 3 mètres selon le gouverneur, les habitants ont commencé à sortir pour constater les dégâts. Des branches d’arbres et panneaux de signalisation jonchent les rues. «Je pense que nous avons beaucoup de chance», confie Carrie Elizabeth, une habitante, à l’AFP. «Il faudra beaucoup de temps pour nettoyer, mais cela aurait pu être bien pire», assure-t-elle.
Joe Biden a cependant appelé sur X la population à «rester à l’intérieur» pour le moment, notamment pour éviter «les lignes électriques à terre, les débris, et les routes emportées». Plus au nord, à Saint Petersburg, dans la baie de Tampa, l’ouragan a déchiré le toit du stade de baseball de l’équipe professionnelle locale et a renversé une grue.
Trois millions de personnes sans électricité
Plus de 3,1 millions de foyers sont privés de courant à travers la Floride, selon le gouverneur. Bien qu’il ait quitté la péninsule, l’ouragan continue de produire des vents puissants et des «pluies abondantes» sur le centre et l’est de la Floride, d’après le Centre américain des ouragans (NHC).
Milton était attendu comme «l’un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d’un siècle en Floride», avait prévenu Joe Biden mercredi soir. Deux semaines après le passage dans la même région de l’ouragan Hélène, qui a fait au moins 237 morts à travers le sud-est des Etats-Unis (dont au moins 15 en Floride), cette nouvelle tempête inquiétait d’autant plus que les nombreux débris causés par le premier ouragan étaient encore visibles dans les rues et pouvaient être emportés par les vents.
«Signal d’alarme pour tout le monde»
La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays et qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans. Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.
Pour John Marsham, spécialiste des sciences de l’atmosphère, «de nombreux aspects d’Hélène et de Milton correspondent tout à fait» à ce que les scientifiques anticipent en matière de changement climatique. «Les ouragans ont besoin d’océans chauds pour se former et les températures records des océans alimentent ces tempêtes dévastatrices», explique-t-il.
Hélène et Milton «doivent sans conteste servir de signal d’alarme pour tout le monde en matière de changement climatique», dit Kristin Joyce, une habitante de Sarasota.
Les deux ouragans, survenus à quelques semaines d’une élection présidentielle extrêmement serrée, ont pris une dimension politique, républicains et démocrates s’écharpant au sujet de l’aide aux sinistrés. L’ex-président Donald Trump accuse les démocrates, à la tête de l’Etat fédéral, d’être intervenus trop tard après l’ouragan Hélène, des allégations vivement démenties par le président Biden et la candidate démocrate Kamala Harris. Ils accusent en retour le candidat républicain d’alimenter de manière irresponsable la désinformation autour de l’événement.