Avec les blessés de Gaza que l’Egypte veut cacher
La liberté de mouvement des Gazaouis évacués vers des hôpitaux publics égyptiens est strictement réduite. Les Palestiniens ayant fui l’enclave par leurs propres moyens sont aussi contraints à la discrétion
Amal*, sa mère, ses trois grandes sœurs et son petit frère ont finalement pu quitter l’hôpital début octobre, après plus de huit mois passés dans l’établissement public sans liberté de mouvement. «Nous pouvions parfois sortir faire quelques emplettes mais toujours avec une autorisation et sous escorte», raconte Rania*, la mère de famille, évacuée de la bande de Gaza vers l’Egypte en février. «Nous étions 51 familles nombreuses palestiniennes soignées et logées sur un même étage de l’hôpital; c’était devenu infernal, les enfants se disputaient par manque d’activités.»
Les installations étaient en outre plus que minimales. «Seule Amal avait droit à un lit, nous autres dormions sur des couvertures à même le sol», ajoute cette habitante de la ville frontalière de Rafah. L’absence au sein de l’établissement de compétences chirurgicales suffisantes pour poursuivre le traitement de la fillette de 11 ans a finalement convaincu Rania de signer une décharge.