Alex Capus: A quoi sert la Suisse romande? Grande question, réponse simple
Ecrivain franco-suisse résidant à Olten, Alex Capus est un observateur averti des questions identitaires suisses. Il évoque cette particularité suisse d’une identité qui se définit «ex negativo», selon ses termes, soit par opposition à ses grands voisins
Le Forum des 100, édition 2024
A quoi sert la Suisse Romande? Cette question un brin provocatrice a servi de fil rouge à la 20e édition de l’événement, organisé le 31 octobre au Swiss Tech Convention Center de l’EPFL.
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Grande question, réponse simple: sans la Suisse romande, la Suisse alémanique n’existerait pas. Le Tessin non plus, et donc la Suisse dans son ensemble. S’il y a une caractéristique helvétique qui nous unit au-delà des régions linguistiques, c’est la conscience fière de ne pas être nos «grands voisins». Les Suisses alémaniques ne sont pas des Allemands, les Romands ne sont pas des Français, les Tessinois ne sont pas des Italiens. Le caractère national suisse se définit ex negativo. Nous sommes ceux qui «ne sont pas» les autres. C’est ce qu’a décidé le Congrès de Vienne en 1815, lorsqu’il a défini la Suisse moderne comme un Etat tampon entre les grandes puissances politiques européennes.
Et qu’en est-il des Rhéto-Romans dans tout cela? Eh bien, ils sont un cas à part, comme ils habitent tous à Zurich et ne montent à la montagne que pour le week-end. Nous en parlerons donc à une prochaine occasion.
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